
Pénurie et hausse des prix des matériaux
Ces derniers mois, le secteur de la construction s’est retrouvé face à deux difficultés majeures : la pénurie de certains matériaux et la hausse des prix. L’impact s’est directement répercuté sur les entreprises. Retour sur ces quelques mois !
Si vous avez dû réaliser des travaux chez vous au cours des derniers mois, vous avez certainement remarqué que le prix des matériaux avait augmenté. Parfois, il est même difficile de se procurer certains produits de base, comme le bois, l’isolant, etc. Cette situation, si elle peut paraître surprenante, peut toutefois s’expliquer.
Les débuts de la crise
Pour comprendre les raisons des pénuries et des augmentations récentes du prix des matériaux, il faut revenir quelques mois en arrière, au début de la crise de COVID-19. Un peu partout dans le monde, afin d’endiguer la propagation du virus, des confinements ont été imposés, n’épargnant que peu de secteurs. Les entreprises de production de matériaux n’y ont pas échappé, entraînant l’arrêt des chaînes de production. Les entreprises de construction ont également été confinées, ce qui a conduit à une diminution de la demande en matériaux de construction.
Une fois les restrictions levées, les chantiers ont repris, avec pour conséquence une relance massive de la demande, partout dans le monde. L’offre restant limitée, les prix ont eu tendance à augmenter. Il n’y a quasiment pas d’exception à la pénurie ou la hausse des prix engendrée par cette reprise, mais certaines matières premières ont été beaucoup plus touchées que d’autres, impliquant de nombreux retards pour les entreprises de construction. C’est le cas du bois et de ses dérivés, du PVC, de l’aluminium et de l’acier.
Quasiment deux ans après, certaines sociétés commencent seulement à rattraper les retards liés à cet épisode de confinement. En conséquence, les délais d’approvisionnement se sont allongés et certains fournisseurs ne s’engagent plus sur une date de livraison fixe.
En résumé, la crise sanitaire a eu un impact considérable sur le secteur de la construction, entraînant pénurie, hausse des prix et augmentation des délais de livraison…
L’invasion de l’Ukraine
Certaines entreprises commençaient à rattraper les retards de production engendrés par la crise lorsque la Russie a envahi l’Ukraine. Or, les conflits géopolitiques impactent toujours les marchés.
Dans le cas présent, la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie sont des pays exportateurs de plusieurs matières premières utilisées massivement dans le secteur de la construction. Il s’agit notamment des métaux industriels (aluminium, acier,…) ou du charbon, nécessaire dans la production de plusieurs de ces matières premières.
L’ensemble de ces embargos oblige les fabricants de matériaux à trouver des alternatives. Certaines matières sont produites en Chine ou sur le continent africain. L’importation de ces produits entraîne une hausse massive des prix, étant donné les coûts supérieurs liés au transport depuis ces pays plus lointains.
En Belgique, certaines entreprises se sont tournées vers des producteurs locaux. Si cela a pu résoudre le problème des délais de livraison, il n’en est rien concernant les prix et la disponibilité : la main-d’œuvre locale est en effet plus coûteuse et les usines moins nombreuses.
Les prix de l’énergie
Autre conséquence du conflit en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie a un impact direct sur les coûts de fabrication.
La Russie est l’un des principaux fournisseurs mondiaux de pétrole et de gaz naturel, notamment à destination de l’Union européenne. Or, l’invasion de l’Ukraine par les Russes a généré de nombreuses craintes concernant l’approvisionnement en énergie russe. Cela s’est rapidement fait sentir, avec l’envolée des prix du baril de pétrole et du gaz naturel dans les jours qui ont suivi.
De plus, en réponse à ce conflit, l’Union européenne a décidé d’imposer un embargo sur les énergies russes. L’obligation de trouver d’autres fournisseurs a également entraîné une augmentation des prix.
L’ensemble de ces augmentations s’est fait sentir auprès des entreprises, qui se sont vues dans l’obligation de les répercuter sur leurs prix.
Quelles sont les prévisions ?
Prévoir l’évolution de la disponibilité et des prix des matériaux est un exercice complexe. De nombreux paramètres entrent en compte.
Certaines entreprises recherchent des alternatives pour pallier aux pénuries. Qu’il s’agisse des conséquences de la pandémie ou du conflit en Ukraine, ces solutions alternatives entraînent souvent des augmentations des coûts de transport ainsi que des délais de livraison.
Il y a également peu de chance de voir les prix de l’énergie diminuer prochainement. Par exemple, certains pays membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ont déjà annoncé ne pas être capables d’atteindre les quotas fixés par l’organisation. Cela risque de mener à une diminution de l’offre en pétrole et, par conséquent, à une augmentation des prix.
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